Le nouveau classement de Shanghai vient de sortir, et comme chaque année, il va être de nouveau fortement débattu sur les réseaux sociaux et dans les médias.
La méthodologie du classement de Shanghai
Le classement de Shanghai ou Academic Ranking of World Universities est établi par des chercheurs chinois au sein de l’entreprise ShanghaiRanking. Il est mis à jour chaque année.
Comme pour tout classement, ils ont dû faire des choix sur les critères qu’ils allaient évaluer pour trier les universités et écoles. C’est une tâche qui est particulièrement difficile lorsque vous cherchez à comparer des institutions très différentes, dans des systèmes scolaires très différents, dans des pays très différents.
Dans ce contexte, ils ont fait le choix d’évaluer les universités selon plusieurs critères :
Le nombre de publications dans les revues Natures et Science.
Le nombre de chercheurs qui sont payés par l’établissement et qui figurent parmi les chercheurs les plus cités.
Le nombre de prix Nobel scientifiques et de médailles Fields attribués aux anciens élèves et aux personnels de l’université.
Un critère de productivité par rapport à la taille du corps enseignant.
Ce classement favorise donc les chercheurs qui travaillent dans des thèmes qui sont facilement publiés dans les deux revues précitées. De plus, ce classement s’intéresse surtout à la dynamique de l’établissement en matière de recherche et ne prend pas en compte la qualité de l’enseignement, le niveau des diplômés, le taux d’insertion des diplômés.
Enfin, ce classement favorise les établissements de très grande taille car ils peuvent accumuler des chercheurs, des médaillés etc. Un établissement comme l’école de commerce HEC par exemple, propose un enseignement d’excellence mais ne fait pas partie du classement de Shanghai car sa taille est trop réduite. Cet aspect a conduit beaucoup d’établissements à se regrouper sous une même bannière afin d’atteindre une taille critique qui leur permettent d’être mieux classés. C’est notamment le cas des Beaux-Arts, de l’ENS, de Dauphine et des autres établissements qui se sont regroupés derrière la bannière de l’Université PSL (Paris Sciences et Lettres).
Les classements nationaux
Parallèlement au classement de Shanghai, beaucoup de journaux ont lancé leur propre classement des universités et/ou écoles en France. L’Etudiant, Le Figaro étudiant et L’Usine Nouvelle font partie de ces principaux médias qui proposent un classement très suivi.
Chaque entreprise a sa propre méthodologie de classement. De plus, leurs méthodes évoluent constamment. Néanmoins, ils prennent en compte tout une série de critères qui auront un grand intérêt pour les lycéens. Par exemple, le classement de l’Etudiant s’intéresse aux spécialités proposées, à l’ouverture sociale, aux frais de scolarité, au niveau des étudiants qui sont admis, à la proximité avec les entreprises etc.
Les classements nationaux sont très regardés pour les Master, pour les écoles post bac et pour les écoles post prépa.
Le poids réel de ces classements
S’agissant du classement de Shanghai, il existe beaucoup d’autres classements internationaux. Son intérêt est donc très limité mais il reste une référence pour beaucoup d’étudiants étrangers lorsqu’ils choisissent un lieu pour étudier. Dans ce contexte, c’est bien d’avoir vu où se situe votre université mais ça ne devrait absolument pas être un critère pour choisir votre orientation. Être bien classée est juste un tout petit plus. De plus, malgré le fait que certains étudiants étrangers privilégient les universités de classement de Shanghai, cette tendance est très largement atténuée par les partenariats noués entre les écoles. Par exemple, si nous reprenons l’exemple de l’école HEC. Celle-ci n’est pas présente dans le classement de Shanghai. Pour autant, elle a su nouer au fil des années, de nombreux partenariats avec un grand nombre d’établissements à l’étranger et est très réputée.
Concernant les classements nationaux, ils sont très utilisés lorsque vous les regardez par spécialités. Ils sont notamment très utilisés par les étudiants lors de leur choix de Master, d’école post bac ou d’école post prépa.
Pour autant, vous devez relativisez le poids de ces classements pour plusieurs raisons :
Chaque classement a des biais et ne permet pas de mesurer l’ensemble de l’offre proposée par l’école qui vous intéresse.
Hormis pour de rares métiers extrêmement sélectifs (finance de marché, conseil en stratégie etc.), le classement a une importance très relative.
Certains métiers (comme juge, avocat, professeur etc.) ne sont accessibles qu’après concours. Dans ce contexte, le classement de votre école n’a aucune importance, le plus important est d’avoir été suffisamment bien formé pour réussir le concours concerné.
Nos conseils
Si vous envisagez de rejoindre une formation du type BUT, BTS, licence ou prépa, vous pouvez regarder le classement mais n’y accordez pas une trop grande importance. C’est la seconde partie de votre parcours, si vous décidez de continuer vos études, qui sera la plus sensible aux classements. De plus, vous allez très rapidement connaitre les classements des Master et écoles lorsque vous baignerez complétement dans votre première partie de cursus.
Par contre, si vous envisagez de rejoindre une école post bac, ça peut être intéressant de bien regarder les classements. Nous ne pensons pas que deux ou trois places soient très importantes mais cela vous donnera tout de même une bonne image du positionnement de l’école. N’oubliez pas, néanmoins, que les classements évoluent au cours du temps et qu’une école peut dégringoler ou s’apprécier d’ici votre sortie d’école. C’est donc un bon point d’entrée initial mais ça ne doit pas être l’alpha et l’omega de votre choix. Pensez à vous intéresser aux spécialités proposées, à la possibilité de faire de l’alternance (ou non), aux partenariats proposés à l’étranger etc.
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